Posté par Yann Essabe, le 2 juillet 2024
C’est une sévère mise en garde que le Porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, a adressée, vendredi 28 juin 2024, au nom du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’endroit des auteurs des discours de haine ethnique, relayés dans les réseaux sociaux et une certaine presse.
Par Yann Essabe
Le champ lexical de ce communiqué traduit à lui seul la gravité et la fermeté du chef de la Transition face à un fléau qui veut remettre en cause les fondamentaux de notre vivre-vivre et les racines de la nation gabonaise. En agitant l’épouvantail du tribalisme, de l’ethnocentrisme et du régionalisme distillé insidieusement sur le web et repris par une certaine presse irresponsable, les auteurs de ces pratiques n’ont pas appris les leçons de l’histoire. Le Rwanda nous parle et, dans une moindre mesure, la Côte d’Ivoire avec une guerre civile provoquée par une idéologie hasardeuse l'Ivoirité mal assimilée.
Dans leurs desseins inavoués, les chantres de ce chaos tapis dans l’ombre, veulent stopper la courageuse "marche vers la félicité" entamée depuis le 30 août 2023. En réponse à cette perfidie, le Président de la Transition, Président de la République, chef de l'Etat, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, fervent défenseur des nobles valeurs de l’unité nationale, a instruit les Forces de défense et de sécurité d’accroître leur vigilance envers la presse et les réseaux sociaux, de signaler systématiquement les cas de discours haineux au parquet, et de faire respecter strictement la loi contre les auteurs desdits actes. Car, contrairement à ce qui est distillé, le corps social gabonais ne présente pas de failles ethniques. Et le chef de l’Etat peut en témoigner, lui qui fait le tour du pays dans le cadre d’une tournée républicaine.
La loi s’appliquera dans toute sa rigueur contre les indélicats. Cette mise en garde du CTRI survient vingt-quatre heures après la sonnette d’alarme tirée par la Haute Autorité de la Communication (HAC) qui, après sa séance plénière ordinaire tenue jeudi 27 juin 2024 a, dans son communiqué, dénoncé ces discours xénophobes et tribalistes relayés sur les réseaux sociaux et « alimentés dangereusement par certains compatriotes se définissant comme activistes du web ou influenceurs ».
Dans son adresse, le Régulateur, tout en dénonçant leur caractère nocif a, en outre, rappelé l’arsenal juridique auquel sont exposés les instigateurs et les propagateurs de ces discours haineux, régionalistes, xénophobes qui jettent des braises sur la Nation gabonaise. Des mécanismes de lutte existent pourtant. Sur le plan international, les Nations-Unies ont consacré en 2021, la journée du 18 juin de chaque année, à la lutte contre les discours de haine, à travers la résolution n°75/309.
Au plan national, c’est le Code de la communication en son article 115 nouveau qui traite des discours aux relents tribalistes à travers deux voies possibles. La saisine par l’Autorité de Régulation qui autorise « Toute personne physique ou morale lésée par un contenu numérique à demander le retrait des informations et autres images mises en cause. Les dispositions du présent article s’appliquent également aux blogs et tout autre format numérique (…) ».
La deuxième voie est pénale, par le dépôt d’une plainte au Tribunal : « Le juge des référés peut être saisi lorsque le contenu mis en cause porte gravement atteinte à la dignité humaine, à la cohésion nationale ou à l’ordre public. Dans ce dernier cas, il est saisi soit par le Procureur de la République, soit par le ministre de l’Intérieur ».
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02/07/2024 à 07:55
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